Que s’est-il passé lorsque le peuple libanais a décidé de se révolter, plus de 8 ans après le Printemps arabe ? Les manifestations qui ont touché le pays depuis la mi-octobre 2019 ont pris une ampleur sans précédent. Jusqu’à 2 millions de Libanais, dont une majorité de jeunes âgés de 20 à 35 ans, sont descendus dans la rue pour dénoncer une classe politique corrompue, inapte, clientéliste et responsable de la profonde crise économique dans laquelle le pays s’enfonce chaque jour un peu plus. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce sont les jeunes, étant les premiers touchés, qui ont été le fer de lance de la contestation. Pour la première fois de leur histoire, les Libanais manifestent sans distinction de position politique, de religion ou de communauté. « Un, un, un ! Le peuple libanais ne fait qu’un !  » scandent sans relâche les manifestants qui veulent voir disparaître les barrières qui les séparent. Le mécontentement et la frustration règnent à Beyrouth, à Tripoli et dans la majeure partie du pays. Les manifestants veulent le départ de tous les politiciens en qui ils n’ont plus confiance et qui sont en place depuis plusieurs décennies. Les différents épisodes de la « Thawra » (révolution libanaise) ont déjà marqué les esprits, les attitudes et les espoirs en profondeur, ce qui est en soi un élément caractéristique du processus révolutionnaire. Le système va-t-il finalement s’effondrer après avoir été ébranlé ? Quels sont les tenants et aboutissants de ce mouvement sans précédent ?