L’Amazonie : un territoire immense, des conditions de vie très difficiles… C’est l’une des dernières terres d’aventures de la planète. Entre la jungle et les fleuves, s’y croisent les riberinhos, les riverains, et les garimpeiros, les chercheurs d’or. Les « riberinhos » n’ont souvent aucune existence légale. Ils subsistent grâce au commerce avec les bateaux qui passent. À bord de pirogues, ils s’accrochent aux flancs de ces navires. Certains piroguiers, des enfants de 5 à 15 ans, parcourent les bateaux pour vendre quelques produits de la jungle, en échange d’une poignée de reals. Un petit commerce qui fait vivre des familles entières. Comme celle de Jesse, 14 ans. Il a su nager et manœuvrer une pirogue avant de marcher. Mais, un jour, Jesse est abattu par l’équipage d’une barge qu’il essayait d’attaquer avec l’un de ses frères aînés. Geste désespéré de deux gamins poussés à la piraterie par la misère. Incursion dans la détresse et la frustration des laissés pour compte de l’Amazone.Ailleurs, dans la jungle, à Eldorado Do Juma, un forestier a trouvé une pépite d’or. Depuis, c’est l’hystérie : la plus grosse ruée vers l’or que le Brésil ait connu en 20 ans.Enfants, vieilles femmes, vétérans garimpeiros qui sillonnent la forêt depuis 30 ans, mais aussi petits commerces, bars, restaurants et bordels sont apparus en pleine jungle depuis janvier. Plongée dans ce bidonville sur la rive du fleuve, qui a attiré déjà quelque 10.000 prospecteurs et qui commence à être gangrené par le paludisme et la violence.