Les mystères de la civilisation Wari au Pérou

La civilisation Wari, aussi connue sous le nom de Huari, a pris naissance dans la région d’Ayacucho, située dans la partie sud des Andes du Pérou actuel, au cinquième siècle de notre ère.

La prédominance de cette civilisation s’est faite sentir au cours de l’horizon moyen, une période qui précède l’ère Inca. Le développement de la civilisation Wari a été caractérisé en premier lieu par une expansion directionnelle vers la côte et l’influence massive sur le centre religieux de Pachacamac.

Malgré l’emprise Wari, Pachacamac réussit à conserver une forte autonomie tout au long. Peu à peu, les Wari ont étendu leur emprise vers le nord, sur les terres de l’ancienne culture Moche. C’est par la suite sur ces mêmes terres que se développerait la civilisation Chimú.

Au sommet de sa puissance, la civilisation Wari contrôlait une vaste étendue qui couvrait toute la côte et les hauts plateaux du centre du Pérou. Le territoire Wari s’étendait des départements actuels de Lambayeque au nord, Moquegua au sud et jusqu’à la jungle du département de Cuzco à l’est.

Pour beaucoup, la civilisation Wari représente à ce jour l’une des époques les plus florissantes de l’histoire pré-incaïque du Pérou.

Les vestiges de la civilisation

Les preuves de l’existence et de la grandeur de la culture Wari se trouvent aujourd’hui près de la ville de Quinua, non loin d’Ayacucho. Les restes archéologiques retrouvés dans ces zones ont grandement contribué à notre compréhension des Wari.

Parmi les autres sites d’importance, on compte les ruines de la civilisation Wari à Pikillacta, au sud-est de Cuzco. Ces lieux historiques jalonnés de vestiges culturels et monumentaux continuent d’attirer des spécialistes de l’histoire et de l’archéologie, mais aussi des amateurs d’histoire ancienne.

Les Wari et la civilisation Tiwanaku

Les Wari ont coexisté avec une autre puissante civilisation de l’époque, celle de Tiwanaku, qui s’est développée sur le haut plateau bolivien, le long des rives du lac Titicaca et de la moitié septentrionale du Chili.

Les archéologues ont relevé de nombreuses similarités entre ces deux civilisations, notamment dans le domaine des arts.

De plus, certaines preuves suggéreraient que les deux civilisations se sont peut-être livré une concurrence acharnée pour le contrôle des mines situées aux confins de leurs territoires. Cette rivalité aurait pu contribuer à affaiblir les Wari, qui commencèrent à décliner au XIe siècle.

Les réalisations des Wari

Malgré leur déclin, les Wari ont laissé un héritage culturel et architectural important. Ils se sont illustrés en tant que grands bâtisseurs, en établissant des cités dans plusieurs provinces.

Pour faire face au défi de l’agriculture en régions montagneuses, ils ont mis en place un système de culture en terrasses pour augmenter la productivité. Ils ont également construit un vaste réseau routier qui sera plus tard intégré par les Incas à leur système de communication.

Bon nombre d’érudits estiment que les Incas, qui ont émergé environ un siècle après la disparition des Wari, sont en partie les héritiers de la civilisation Wari, et également de celle de Tiwanaku.

La ville de Huari

La ville de Huari, du même nom que la civilisation, est un témoin majeur de l’envergure de cette culture. Située à 11 km au nord-ouest de l’actuelle ville d’Ayacucho, elle a été le centre d’un vaste empire établissant des centres architecturaux distinctifs dans plusieurs de ses provinces, comme Cajamarquilla et Piquillacta.

La civilisation Wari, tout comme l’Empire Inca, est considérée comme l’une des deux seules cultures « impériales » ayant vu le jour dans l’hémisphère sud. Ces deux cultures ont ancré à jamais leur empreinte dans l’histoire antique de l’hémisphère sud et continuent aujourd’hui à émerveiller les chercheurs et les passionnés d’histoire à travers le monde.