Saishi est fermier, il a repris l’exploitation familiale comme le veut la tradition. Suite à la catastrophe de Fukushima il est contraint de quitter sa ferme et être relogé le temps que l’État décontamine ses terres et l’autorise à y retourner. Tourné sur une période de 5 ans, le film raconte l’histoire et le combat d’une famille confrontée à une situation inimaginable.

Le 11 mars 2011, un séisme sous-marin de magnitude 9,1 provoque un tsunami qui ravage la côte nord-est du Japon. L’eau pénètre dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et noie le système de refroidissement. Deux explosions endommagent les trois réacteurs en service. Transportées par la pluie et le vent, les radiations se déposent alors sur les terres agricoles alentour. À Yamakiya, Hidekatsu Ouchi travaillait sur l’une de ces parcelles, qui appartient à sa famille depuis quatre générations. À la suite de la catastrophe, il a été forcé, avec sa mère Tsugiko, de rejoindre des centres d’hébergement temporaire. Son père, Saichi, qui à l’âge de 14 ans avait miraculeusement survécu au bombardement d’Hiroshima, est toujours à Fukushima, dans une maison de retraite. Le gouvernement a considéré qu’il était plus dangereux de déplacer les résidents que de les laisser sur place. Suivant avec assiduité le processus de décontamination des terres – le plus grand nettoyage radioactif que le monde ait connu –, Hidekatsu attend impatiemment de pouvoir se réinstaller. Mais il sait bien que les risques de contamination ne seront jamais totalement éradiqués.  

Fukushima mon amour

« Nous aimions beaucoup le nom de Fukushima », se désespère Hidekatsu. Chez l’ancien agriculteur, reconverti comme chauffeur dans une entreprise de transport routier, la détresse et la nostalgie dominent. Le tsunami a bouleversé un mode de vie dont il avait hérité de ses ancêtres. Entre deux visites à son père, l’une des huit personnes au monde à avoir vécu deux catastrophes nucléaires, il accompagne le travail des employés chargés de décontaminer son champ. Se saisissant de l’histoire de cette famille touchante et atypique, Beth Balawick et Beth Murphy usent d’un dispositif ambitieux qui alterne images filmées dévoilant des bribes de leur vie depuis 2011 et séquences d’animation ressuscitant le passé des Ouchi, fermiers depuis toujours – notamment l’explosion de la bombe sur Hiroshima, toujours aussi terrifiante. Avec réalisme et émotion, ce film nous transporte au cœur d’une société japonaise marquée, de génération en génération, par ces catastrophes qui défient l’entendement.

Disponible jusqu’au 28/02/2025