En six heures, l’ensemble des déserts de la planète reçoit autant d’énergie du soleil que l’humanité en consomme en une année. Un pour cent de la surface des déserts du globe permettrait de produire la totalité de l’énergie nécessaire à la consommation électrique mondiale. Fort de ces constatations, les membres allemands du Club de Rome ont créé en 2009 la fondation Desertec. Celle-ci s’appuie sur le consortium industriel DII regroupant de grandes entreprises européennes (Siemens, E.ON, Deutsche Bank, Saint-Gobain, Enel…). Sa mission consiste en grande partie à convaincre les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui comptent d’immenses zones désertiques, de s’y associer. À charge pour Paul Van Son, le directeur néerlandais du projet, de jouer les commis-voyageurs. Il faut rencontrer les représentants des gouvernements et les bailleurs de fond, en Europe et de l’autre côté de la Méditerranée. De leur côté, les ingénieurs vont sur le terrain, là où fonctionnent déjà des centrales solaires thermiques : en Espagne, sur le site d’Andasol, et au Maroc, à Oujda. Ils en étudient les avantages (source d’énergie illimitée et gratuite, stockage de la chaleur récupérée, production d’électricité en continu) et les inconvénients (coûts élevés des miroirs paraboliques, technologie gourmande en eau, instabilité politique de plusieurs pays, etc.). Une première centrale est en cours de construction au Maroc pour un coût de 2 milliards d’euros et pourrait produire de l’électricité en 2014. Une fois d’autres sites mis en place, l’objectif serait à l’horizon 2050 d’approvisionner en courant les pays où se trouvent les déserts et d’exporter 15 % de cette énergie en Europe.