On peut percevoir le mort, on ne peut que se représenter la mort. Le mort est visible, la mort est imaginable. Nous, êtres humains, avons cette aptitude à la métaphysique qui est la source de la spiritualité et de l’art. Les animaux sont émus par la perception d’un corps mort et nous, nous faisons des sépultures. Nous ne pouvons pas laisser le corps de quelqu’un qu’on aime encore pourrir par terre : nous serions honteux et coupables. Mais quand la mort survient sans sépulture, la représentation du vide déclenche des angoisses. La représentation de la mort est donc un phénomène cérébral, affectif et culturel qui caractérise la condition humaine.