Lancée par Nixon en 1971, la « war on drugs » contre les cartels d’Amérique latine n’a pas vraiment porté ses fruits. Bien au contraire : les drogues sont aujourd’hui plus accessibles et moins chères que jamais, et les profits des groupes criminels, véritables hydres à plusieurs têtes, sont exponentiels. Les États mobilisent l’armée contre les cartels, au prix de dizaines de milliers de morts et d’une véritable pagaille institutionnelle. Les pays d’origine et de transit – Colombie, Venezuela, Honduras ou Mexique – en ont pourtant assez de faire les frais d’un problème qui n’est pas seulement le leur. La violence, exponentielle elle aussi, épargne en effet les pays d’où provient la demande, principalement les États-Unis et les pays d’Europe.