Au début, ce sont les « siècles obscurs » du Haut Moyen Âge qui suivent l’effondrement de la civilisation romaine. Toute la première partie du Moyen Âge, c’est-à-dire jusqu’au XII ème siècle, n’est faite dans les campagnes que d’insécurité alimentaire, due aux ravages des invasions successives (Huns, Francs, Arabes, Normands), aux pillages et aux famines qui les accompagnent. On peut donc parler de régression alimentaire et culinaire.  À la cour des puissants, les banquets restent fastueux, leurs récits sont les principaux témoignages culinaires qui nous soient parvenus. On y consomme produits de la chasse et légumes verts, tandis que le régime des paysans est plutôt fait de bouillie d’avoine, de viande de porc et de tubercules. Dans les villes, mais aussi dans les campagnes, le poisson fumé, en particulier le hareng, connaît un immense succès et permet d’atténuer l’effet des famines à répétition.