Un portrait exceptionnel de l’un des derniers Monstres Sacrés du Cinéma Français riche en extraits de films : Le sang du poète – La Belle et la Bête – L’aigle à deux têtes – Le Capitan – Fantomas – Les mystères de Paris – Cocteau à la villa Santo Sospir – L’éternel soupir et en témoignages où Jean Marais a laissé son emprunte.
Jean Marais, né à Cherbourg le 11 décembre 1913, a rejoint Jean Cocteau le 8 novembre 1998. Bientôt, en 2008 – étrange coïncidence – on célébra les dix ans de la mort de celui qui selon ses propres dires se foutait de la prospérité, mais qui reste néanmoins l’un des artistes les plus appréciés du public.
Jean Marais était un homme de coeur, humble, gentil, généreux et une star dont on connaît le plus souvent que les traits d’une exceptionnelle beauté, la grâce athlétique, le sens de l’honneur et l’extraordinaire énergie.
Jean Marais se raconte et parle de son art, de sa magnifique carrière, mais aussi de sa mère qu’il adorait et dont il aimait à dire qu’elle était « la fiancée de dieu », de son enfance pour le moins tumultueuse, de ses désirs profonds, de la guerre, de ses espérances déçues, de son amour pour le théâtre, de ses succès.
Il parle aussi de ses amis car Jean Marais, ce demi-Dieu à l’allure d’adolescent rêveur, n’as jamais travaillé qu’avec celles et ceux qu’il aimait : Yvonne de Bray, Christian Bérard, Charles Dullin, Colette, Picasso et tant d’autres. Des personnalités qui sont, elles aussi, évoquées dans ce programme et dont les projecteurs, si puissants furent-ils, ne parvinrent pas à mettre en lumière les qualités humaines. D’autres stars, à jamais figées dans la légende.
Bien sûr, parmi ces personnalités, Jean Cocteau occupe une place à part. Comme on le sait, c’est lui qui a donné au jeune homme ardent et à l’époque « en détresse », l’amour dont il avait besoin pour vivre. Une immense soif d’amour à jamais inassouvie. Une dramatique cassure dont l’immense acteur ressentira la blessure jusqu’à la fin « en faisant semblant de vivre ».
Jean Marais, à l’image de Bourvil et de Louis de Funès est pour beaucoup d’entre nous un ami qui ne nous a jamais quittés. Un ami qu’on aime pour sa fidélité, sa sincérité et son honnêteté. Mais un ami qu’on connaît bien peu, en vérité.
C’est que, loin d’être l’homme d’un seul homme, le héros romantique de « l’Aigle à deux têtes » dissimulait avec pudeur sa vie privée. Qui sait, par exemple qu’il faillit bien épouser Mila Parely, qu’on Zénith dans les années 60, il adopta un enfant prénommé Serge et qu’il termina la guerre dans la 2ème DB du général Leclerc, ce qui lui valut le croix de Guerre ? Le portrait de l’un des artistes les plus talentueux de notre époque et de retracer la fabuleuse existence d’un saltimbanque de génie dont la vocation était de jouer. La personnalité d’un être hors du commun, à la sensibilité exacerbée, tout en puissance et en fragilité, aux inoubliables qualités humaines.