Il y a deux mondes en Bolivie. Celui de l’Altiplano, les terres hautes, perchées à plus de 4000 mètres d’altitude. Et celui du bassin amazonien, qui plafonne à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. Entre les deux, il existe une région de transition, faite de précipices vertigineux et de sentiers qui dévalent la Cordillère Andine en quelques dizaines de kilomètres. C’est la région des Yungas, un pays où l’horizontale n’existe pas. Dans ces vallées serpente une route, seul moyen de communication entre La Paz, capitale administrative du pays, perchée sur l’Altiplano, et les richesses du bassin amazonien. Les Boliviens l’ont surnommée « el camino de la muerte », le chemin de la mort. Point culminant : le col de La Cumbre, 4700 mètres, à la sortie de La Paz. 78 kilomètres plus loin, on est à peine à 900 mètres. Le long de cette route de l’impossible, nous suivons l’histoire d’une communauté de cocaleros, des cultivateurs de cocas accrochés aux pentes de la montagne. Pour passer leurs charges jusqu’à la route, ils ont tendu à travers la vallée des câbles de fortune faits de simples fils de fer. Une tyrolienne infernale, de près de 400 mètres de long, à 200 mètres au-dessus du sol. Nous partageons également le quotidien d’un vachero, un chauffeur routier qui transporte des vaches du bassin amazonien vers La Paz, la métropole la plus haute du monde. 25 heures de trajet sur la route de la mort, effectués sans s’arrêter. Car il faut aller très vite : si une vache meurt, c’est le chauffeur qui paie. Un documentaire de Stéphane Rodriguez. Producteur : Tony Comiti , France5