Comment l’Équateur a peu à peu cédé ses ressources à la Chine en échange de crédits substantiels ? Une plongée dans les rouages de ce néocolonialisme économique, dans le sillage de citoyens en lutte contre l’exploitation de leur pays et du journaliste d’investigation Fernando Villavicencio (assassiné le 9 août 2023, alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle). 

En 2007, Rafael Correa accède à la présidence de l’Équateur. Face à l’ampleur des dettes accumulées par son pays, le nouveau chef d’État décide de se tourner vers Xi Jinping, leader de la République populaire de Chine : en échange de crédits substantiels, le gouvernement équatorien s’engage à accorder des concessions minières et pétrolières aux entreprises chinoises. Comme de nombreux autres États sud-américains, l’Équateur est en passe de perdre le contrôle de son économie. Lorsque Lenín Moreno succède à Rafael Correa, en 2017, il embrasse la même politique que son prédécesseur : sous sa présidence, près de 90 % des secteurs d’activité les plus importants du pays sont désormais aux mains de Pékin. Des citoyens s’élèvent contre cette spoliation à grande échelle. Plusieurs villages indigènes s’opposent ainsi à l’exploitation de mines sur leur territoire, dénonçant les dommages environnementaux que celle-ci occasionne. De son côté, le journaliste d’investigation Fernando Villavicencio s’efforce de faire éclater la vérité sur les contrats passés avec la Chine, alors même que le gouvernement met tout en œuvre pour le faire taire. 

Fernando Villavicencio (1963-2023)
Après le tournage de ce documentaire, Fernando Villavicencio est entré en politique. En juin 2023, il s’est porté candidat à l’élection présidentielle pour poursuivre son combat contre la corruption et la narcotrafic. Le 9 août 2023, il est abattu à l’issue d’un discours de campagne.

Documentaire de Marc Wiese (Allemagne, 2019, 1h28mn)
Disponible jusqu’au 02/11/2023