Il y a un siècle naissait l’Avus, première route allemande de circulation à grande vitesse. Retour sur un symbole de liberté, à la fois piste de légende et circuit meurtrier. L’ouverture aux portes de Berlin de la première voie de circulation réservée aux voitures, la légendaire Avus (acronyme allemand de « circulation automobile et formation routière »), a marqué l’année 1921. Elle est formée de deux lignes droites d’une dizaine de kilomètres, reliées par deux virages en épingle à cheveux, dont l’un fut aménagé après la Seconde Guerre mondiale en un gigantesque « banking », courbe surélevée penchant dangereusement vers le bas. Construite pour favoriser l’industrie automobile, cette route à grande vitesse est devenue un symbole de la supériorité allemande pour le régime national-socialiste d’alors. Si une grande part de la population y voyait un emblème de liberté (surtout lorsque sa vitesse n’y était pas régulée), des voix se sont élevées contre sa dangerosité. L’Avus a en effet été le théâtre d’accidents tragiques, dont celui du pilote français Jean Behra, en 1959. Le virage incliné finira par être fermé en 1967 et les courses se raréfieront, puis cesseront à la fin des années 1990. Aujourd’hui intégrée à l’autoroute traversant Berlin et le Brandebourg, la piste de légende reste en mémoire des usagers comme des passionnés. Documentaire d’Elias von Salomon disponible jusqu’au 22/03/2022.