L’Arménie est une nation, certes, mais faite d’un peuple épars à travers le monde, un territoire qui a cent fois changé au cours des âges, qui s’est même exporté et épanoui au sud de l’Asie mineure plusieurs siècles durant… On peut aussi douter que ce soit une  » ethnie « , tant les croisements de population furent nombreux dans ce carrefour continuel d’hommes qu’est le Caucase. L’Arménie, c’est une souffrance et une oppression millénaire, qui culmine dans l’atrocité du génocide de 1915, au point qu’il y a un avant et un après la tragédie. Cet abominable massacre d’un peuple est aussi ce qui le constitue en groupe uni contre des périls toujours prêts à ressurgir. Elle a survécu, a prospéré jusqu’à nous, avec sa langue propre, mais aussi son alphabet et sa religion  » autocéphale « , qui ne rend de compte à aucune hiérarchie. Le mystère de cette identité persistante, résiliente, au carrefour d’une terre d’échanges et, aujourd’hui, de la mondialisation, est le sujet de cette coproduction dont le tournage tout récent a pris fin il y a quelques jours.