Avec ses geysers et ses roches en fusion, le parc américain de Yellowstone offre des contrastes fascinants. En deux volets, un voyage à la découverte de sa faune et de ses paysages. Premier épisode : l’hiver et le règne des grands prédateurs.

Sur les rives gelées de la rivière Madison, au cœur du parc américain de Yellowstone, un lynx se tient en embuscade prêt à bondir sur un canard imprudent. Mais en cette période glaciale, l’importante couche de neige a rapidement raison de l’agilité du félin. À Yellowstone, plus qu’ailleurs, l’hiver est la saison de tous les combats pour la faune sauvage. Pendant plus de la moitié de l’année, les températures polaires et un épais manteau blanc s’abattent sur l’immense territoire de près de 9 000 kilomètres carrés. Si la migration et l’hibernation offrent un peu de répit à certains animaux, comme le grizzli, d’autres, à l’instar des hermines, des wapitis ou des bisons, doivent esquiver les pièges mortels des congères, ruser pour se nourrir sous les étendues glacées et déjouer les assauts de prédateurs résolus à garder leur rang au sommet de la chaîne alimentaire. Des conditions extrêmes que le plus ancien parc naturel au monde, créé en 1872, doit à sa géographie physique unique. Adossé aux montagnes Rocheuses, dans le nord-ouest des États-Unis, Yellowstone enferme en son sein, à plus de 2 000 mètres d’altitude, l’un des plus vastes supervolcans de la planète. Ses éruptions, dont la dernière remonte à environ six cent mille ans, ont sculpté un saisissant paysage, parsemé de sources d’eau chaudes, de fumerolles et de mares boueuses. Terre de défis pour les scientifiques qui craignent un réveil du géant, Yellowstone demeure l’un des derniers écosystèmes intacts de l’hémisphère Nord grâce à la réintroduction de grands prédateurs historiques, notamment le loup au milieu des années 1990.

Odyssée spectaculaire

Des rituels de pêche des loutres de rivière au festin royal de loups affamés en passant par les étonnantes plongées de chasse du renard roux ou la frénésie alimentaire d’une mère grizzli et de ses petits, d’étonnants moments de vie animalière se dévoilent sous la caméra de Thomas Wilson. Pendant deux ans, le réalisateur s’est immiscé au plus près de la faune sauvage du parc de Yellowstone, saisie au quotidien dans sa lutte pour la survie et ses rapports de domination. Grâce à des moyens techniques sophistiqués (caméras thermiques, drones, vues accélérées…), le réalisateur livre aussi une sublime photographie d’un environnement d’une sidérante beauté. Une odyssée spectaculaire au cœur d’un territoire mythique de l’Ouest américain.

Documentaire de Thomas Winston disponible jusqu’au 16/01/2023.