En juin dernier, la Cour Suprême des Etats-Unis renversait l’arrêt historique Roe vs Wade qui, depuis 1973, accordait aux Américaines le droit d’avorter dans tout le pays. Cette décision laissait aux Etats la liberté d’interdire l’IVG sur leur territoire. 

L’Alabama, Etat conservateur et très religieux du Sud du pays, fut le premier à dégainer une loi qui proscrit l’avortement même en cas de viol et d’inceste. Ce texte a plongé les femmes dans la détresse, notamment les plus pauvres et les Afro-Américaines qui n’ont pas les moyens de se rendre dans un Etat ou l’IVG est toujours légale.
Pendant plus de quinze ans, le Docteur Robinson a mis fin à des grossesses non désirées dans l’une des trois dernières cliniques d’Alabama à pratiquer l’IVG. Aujourd’hui, ces établissements sont fermés et la gynécologue militante sait qu’elle risque quatre-vingt-dix-neuf ans de prison si elle enfreint la loi, mais elle continue à soigner et accompagner ces femmes dans les limites de la légalité.
Six mois après l’interdiction quasi-totale de l’avortement en Alabama, notre équipe s’est rendue dans cet Etat américain aux mains de la droite religieuse pour en constater les conséquences et rencontrer militantes et médecins qui se tiennent aux côtés des femmes.