Billie Holiday (1915-1959) n’a pas eu une enfance facile. Née d’une mère mineure à la dérive, elle a été violée une première fois à l’âge de 11 ans, puis condamnée par un tribunal pour enfants et placée dans une maison de redressement catholique… : autant de drames qui ont concouru à forger son caractère de battante. Le quartier du port de Baltimore où elle a grandi étant aussi celui des boîtes de jazz, elle participe très tôt aux concours entre musiciens en vogue à l’époque. En 1929, elle rejoint sa mère à New York et commence à chanter dans les bars de Harlem. Remarquée par un producteur de disques, elle enregistre avec Benny Goodman, puis tourne un court métrage avec Duke Ellington. Sa carrière est lancée. Mais sa tournée de 1938 avec une formation exclusivement blanche la renvoie à son destin de femme noire confrontée à la ségrégation raciale dans le Sud… Les témoignages du journaliste Dan Morgenstern, des interprètes Dee Dee Bridgewater et Cassandra Wilson et de Julia Blackburn, auteure d’une biographie de la chanteuse, délivrent cette artiste unique des oripeaux du misérabilisme.