La Croatie est une destination de rêve pour de nombreux Allemands attirés par la proximité géographique et les prix encore abordables. Mais les Croates, eux, payent un lourd tribut à ce boom du tourisme : étalement urbain et artificialisation des sols, explosion du prix des logements…

Nos journalistes accompagnent un agent immobilier, une militante écologiste qui lutte contre les constructions illégales à vocation touristique ainsi que la propriétaire d’un hôtel qui s’engage pour des pratiques plus durables.
Sur la côte adriatique, un acheteur immobilier sur trois est étranger. Partout le tourisme a le vent en poupe – la Croatie n’échappe pas à la règle. Mais pour la population, la médaille a son revers : les saisonniers dans l’hôtellerie-restauration ne trouvent plus où se loger et ce secteur pâtit d’un manque de personnel. Restrictions d’eau l’été dernier, des plages qui ressemblent à des déchetteries à ciel ouvert, des places de stationnement trop rares… tous les indicateurs sont au rouge.
Steffi Illinger et Susanne Fiedler sillonnent l’Istrie, prise d’assaut par les touristes dès la Pentecôte. Elles suivent un agent immobilier, Patrick Kohl, qui enchaîne les rendez-vous pour tenter de vendre des biens exceptionnels avec piscine et vue imprenable sur la mer. Qu’est-ce qui attire sa clientèle ? Quels sont pour lui les enjeux ? Se rend-il compte des problèmes auxquels la Croatie fait face ?
Nos journalistes sont aussi présentes au côté de Silvia Buttignoni, de l’ONG Natura histrica, qui cherche à recueillir des preuves de transactions immobilières suspectes. La situation est presque tragique : les acheteurs de ces logements, souvent modestes, ignorent bien souvent que la parcelle qu’ils ont mis tant de temps à acquérir en épargnant comme des fourmis n’était pas constructible. En théorie, des inspecteurs devraient venir contrôler sur place, mais les autorités compétentes sont à des kilomètres de là et de toute façon, leurs agents ne sont pas assez nombreux. En attendant, ces derniers installent des panneaux de sensibilisation au niveau des lotissements illégaux. Et puis il y a une voix qui réclame depuis longtemps un changement de cap : la Germano-croate Marijana Lovrinic. Propriétaire d’un hôtel, elle estime qu’un label de durabilité permettrait d’éviter que la Croatie ne soit pas dépossédée de son identité.

Reportage (Allemagne, 2022, 32mn)

Disponible jusqu’au 10/07/2024