Le gang des Maras doit sa triste réputation à sa violence extrême. Trafic de drogue, extorsions, règlements de compte, ses membres sont sans foi, ni loi. Apparus aux Etats-Unis dans les années 1980, ces voyous latinos ont fini par être expulsés, après un passage par la case prison. De retour dans leurs pays d’origine, ils ont poursuivi leurs activités criminelles. Couverts de tatouages spectaculaires, souvent très jeunes, imprévisibles, ils sont difficiles à approcher. Vouloir les filmer est une entreprise à haut-risque. En 2009, le documentariste français Christian Poveda a raconté la vie de cette jeunesse perdue au Salvador, dans un film devenu culte « La vida loca ». Mais après le tournage, il a été assassiné. Aujourd’hui, le journaliste franco-colombien Thierry Gaytán réalise une immersion au cœur du gang le plus dangereux du monde : les Maras du Guatemala. Il lui a fallu des mois d’approche, pour obtenir la confiance de quelques-uns d’entre eux et pour pouvoir les suivre dans leur quotidien. Au-delà de ces gangs qui gangrènent la société, c’est tout un pays à la dérive qui se dessine : violence omniprésente, police dépassée – quand ce n’est pas corrompue – population sous pression, milices de citoyens armés qui s’organisent pour se défendre.