En dix ans, Salman Rushdie aura changé cinquante-six fois de domicile et fait l’objet d’une vingtaine de tentatives d’assassinat. Face à William Karel, l’auteur des « Versets sataniques », condamné à mort par une fatwa de Khomeyni en 1988, évoque avec humour et profondeur sa décennie de clandestinité, comme son amour des livres et de la vie. Après la parution des Versets sataniques, en 1988, l’écrivain indo-britannique Salman Rushdie a vécu plus de dix ans traqué, reclus et sous protection policière. L’ayatollah Khomeyni, le guide de la jeune révolution islamique iranienne, l’a condamné à mort dans une fatwa pour ce roman décrété blasphématoire. Trente ans plus tard, citoyen américain installé à New York, sir Salman – il a été anobli par la reine en 2007 – retrace et commente pour William Karel cette longue épreuve au cours de laquelle, sous le pseudonyme de Joseph Anton, forgé à partir des prénoms de deux grands aînés tutélaires, Conrad et Tchekhov, il aura changé cinquante-six fois de domicile et fait l’objet d’une vingtaine de tentatives d’assassinat. Plus de soixante personnes, dont deux de ses traducteurs, au Japon et en Turquie, périront en raison de la fatwa, jusqu’à la levée de celle-ci, en 1998, aux termes d’un accord négocié entre Londres et Téhéran. « J’ai ressenti une énorme vague de soutien. Beaucoup moins de gens me défendraient si c’était arrivé aujourd’hui. » Salman Rushdie profère des vérités désagréables avec une placidité teintée d’humour qui ressemble à de la sagesse. Dans cet entretien émaillé d’archives, l’auteur des Enfants de minuit et de La maison Golden évoque avec force sa longue cavale en même temps que le fondamentalisme islamique, cible première de ce gros roman qu’il avait mis cinq ans à écrire, et cataclysme alors insoupçonné qui ouvrirait le XXIe siècle, un certain 11 septembre. « Le racisme est au cœur de tout cela », résume celui qui, à 13 ans, dans un pensionnat chic de la froide Angleterre, découvrit qu’on pouvait être haï pour son accent et sa couleur de peau. Mais de son enfance heureuse à Bombay, où il est né quelques semaines avant la partition de l’Inde, en 1947, au règne étrange de Donald Trump, qu’il a combattu avec vigueur, en passant par sa cinéphilie et son rapport à l’écriture, l’ancien fugitif évoque aussi avec une gourmandise communicative son grand amour de la vie. Documentaire de William Karel disponible jusqu’au 18/09/2021.
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