Sur la Costa del Sol, Marbella c’est un peu le Saint-Tropez espagnol, mais en plus débridé. Elle reste la station balnéaire huppée qui attire les plus grandes fortunes du monde entier avec, ces dernières années, de nouveaux venus des Emirats du Moyen-Orient ou des pays de l’Est. Le climat méditerranéen, les paysages andalous sont pour beaucoup. Mais il y a d’autres raisons au succès de Marbella, qui ne figurent pas dans les brochures touristiques. D’abord, des autorités peu regardantes sur les permis de construire, ce qui autorise la construction anarchique d’immeubles de luxe, mais aussi de propriétés délirantes pour nouveaux riches. Et surtout le business du cash. Les terrains, les appartements se paient jusqu’à 50 % en liquide, d’énormes sommes au noir qui échappent à tout contrôle et qui font de la Costa del Sol une grande lessiveuse d’argent de la drogue. Car Marbella est à quelques encablures du Maroc, une des plaques tournantes du trafic de stupéfiants. Jet-set, trafiquants, argent liquide, le cocktail est explosif et la police espagnole a décidé depuis deux ans d’y mettre bon ordre. Un documentaire de Sophie Romillat.