Près de deux mois après le naufrage du Costa Concordia au large de la Toscane, de nouveaux récits de rescapés et des images inédites continuent d´affluer, apportant un nouvel éclairage sur cette catastrophe exceptionnelle.
Comment des vacanciers, que rien n´avait préparé à une telle tragédie, ont-ils réagi pendant le naufrage ? A quels choix cornéliens ont-ils été confrontés ? Nathalie et Patrick, par exemple, racontent comment, faute de canot de sauvetage, ils ont dû obliger leurs deux enfants à sauter à la mer et à nager jusqu’à la rive dans la pénombre. D´autres se souviennent avoir observé, au milieu de scènes de panique, le courage de certains et l´égoïsme d´autres. Un passager manque de faire tomber un bébé à l´eau pour prendre place à bord d´une chaloupe. Un autre passe devant une femme qui lui crie « je suis enceinte », il lui répond « Moi aussi ! «. Mais l´épreuve révèle aussi des héros, comme Mario Pellegrini, le maire adjoint de Giglio, sur l´île voisine, qui s´est immédiatement embarqué dans un canot pour secourir les rescapés.
Pour Brigitte et Alain, le cauchemar continue. Leur fille Mylène, 23 ans, et son compagnon Mickael, 25 ans, figurent parmi les 17 passagers dont on n´a pas retrouvé la trace. Ce couple de Sarcellois s´est rendu sur l’île de Giglio. Ils voulaient encore croire que Mylène et Mickael ont survécu, protégés dans une cabine étanche. Sur place, ils ont observé, fébriles, le ballet des plongeurs sous-marins italiens.
Roberto est l´un d´entre eux. Lui a cessé d´espérer. Ce qu´il cherche dans l´épave ce sont des cadavres. Mais sa tâche est ardue, car dans les cabines, la moquette s´est détachée du sol et obstrue les portes. Roberto essaie aussi de comprendre comment empêcher le paquebot de cracher son lot de déchets et sa réserve de carburant dans la Méditerranée. La pollution, c´est aujourd’hui la principale préoccupation de la population de l´île. Le document de 66 Minutes révèle que les protocoles de sécurité qui s´appliquent à tous les bateaux de croisière auraient dû empêcher l´accident, s´il n´y avait eu l´erreur humaine. Car la tragédie du Costa-Concordia restera l´histoire d´un commandant qui semble avoir commis d’abord une erreur technique, puis une faute morale. Aujourd’hui,Francesco Schettino doit affronter devant la justice italienne les responsabilités qu´il a fuies il y a un mois.