Depuis des décennies, Martha Cooper immortalise les graffitis new-yorkais. Retour sur le parcours d’une photographe qui continue d’inspirer les street artists du monde entier. Septuagénaire aujourd’hui adulée des graffeurs, Martha Cooper photographie l’art urbain depuis les années 1970. À l’époque, elle se passionne pour New York, gangrené par la misère et la violence. Quand des adolescents, qu’elle prend comme sujets, l’initient aux graffitis, elle commence à photographier, fascinée, les tags dessinés sur les flancs des rames de métro. En dépit des réticences des éditeurs qui lui reprochent de légitimer le vandalisme urbain, elle parvient à publier, avec son confrère Henry Chalfant, Subway Art, en 1984. L’ouvrage, qui fait le tour du monde, va s’imposer comme « la » bible du street art. Après avoir immortalisé les débuts du breakdance, Martha Cooper renoue avec ses anciennes amours en témoignant, grâce à son objectif, de la gentrification d’un faubourg de Baltimore, sa ville natale : « Ce n’est pas facile de trouver de la beauté dans cet environnement délabré, il faut un œil sacrément vif « , reconnaît Joshua Smith, un travailleur social du quartier. Alliant archives et interviews de Martha Cooper et de ceux qui la tiennent pour une référence, ce portrait, alerte et documenté, restitue les grandes étapes de la carrière de la photojournaliste, célébrée aujourd’hui dans le monde entier. Du New York de ses débuts à son travail actuel, une captivante plongée dans l’œuvre d’une artiste téméraire, éternellement fascinée par l’art urbain. Documentaire de Selina Miles disponible jusqu’au 22/07/2021.