Si les thèses nazies s’appuyaient sur un mythe exaltant « l’âge d’or » d’un passé germanique, elles plongeaient également leurs racines dans plusieurs mouvements occultistes. Le plus célèbre d’entre eux demeure la société de Thulé, Thule Gesellschaft : un mouvement sectaire aryeniste, faisant référence aux fantasmatiques « grands blonds » hyperboréens de l’Antiquité grecque.  Raciste et antisémite, la secte est formée en 1918 autour du baron Rudolf von Sebottendorf (1875-1945). Pour ses adeptes, les origines « raciales » des Allemands se trouvent en Scandinavie. Fascinés par le passé « nordique » ou « germanique » de la préhistoire allemande, plusieurs dirigeants nazis sont membres de cette société. On y croise l’idéologue Alfred Rosenberg, ou encore Rudolf Hess et Hans Franck.
Selon eux, c’est dans ce passé « nordique » qu’ont pris naissance toutes les grandes inventions de l’humanité.  A l’image de l’écriture. Invention « européenne » par essence, elle est née des « runes » et ne peut être d’origine sémitique ! Contrairement à la légende, Hitler n’a jamais adhéré à cette société occultiste, – qu’il ne se prive pas de railler en privé – mais il savait à quel point elle servait sa politique. La société de Thulé utilisera le svastika, la croix gammée, un symbole sacré de l’Inde, associé à un glaive. Le signe est inversé pour devenir l’emblème du parti nazi. En réalité, il s’agit d’un des plus anciens symboles de l’humanité. Rencontré dès 5000 ans avant J .-C ., ce signe, aujourd’hui complètement tabou en Occident, est l’un des 65 signes de bon augure figurant sur l’empreinte du pied de Bouddha.