Qu’est-ce qui poussait les anciens Égyptiens à payer très cher un livre qui resterait avec leurs momies pour l’éternité ? A la fin du XIXe siècle, Ernest Wallis-Budge, égyptologue britannique chargé d’enrichir les collections du British Museum, rapporte de ses diverses missions une énorme collection d’artefacts et de papyrus. Le «Livre des morts» d’Ani, un papyrus de 23 mètres de long, découvert en 1887 dans un tombeau de la Vallée des Rois, est sans doute l’une de ses plus belles acquisitions. Il s’agit du document le plus complet et le plus remarquable témoignant de la croyance des anciens Egyptiens en une sorte de «jugement» après la mort. Depuis, l’Egypte ne cesse de réclamer sa restitution, affirmant que le précieux papyrus a été volé. Ernest Wallis-Budge, lui, a toujours déclaré qu’il avait sauvé le Livre des morts d’une destruction certaine.