A Paris, un studio se revend aujourd’hui deux fois plus cher qu’il y a cinq ans. « Tout se vend, même des choses assez étonnantes », explique Alain Champagne, agent immobilier. Comme par exemple une pièce de service d’un mètre carré, vendue en trois jours pour 15 500 euros. L’explication ? Il y a trop peu de biens à la vente. Les acheteurs sont donc prêts à tout pour posséder. Et les propriétaires réalisent des plus-values exorbitantes. « A part gagner au Loto, je ne vois pas beaucoup de moyens de s’enrichir aussi rapidement », sourit l’un d’eux. L’enquête de Nicolas Bourgoin est édifiante. Il revient sur le scandale de l’Icade, affaire dans laquelle des logements sociaux se sont trouvés transformés en placements financiers et l’argent public dans la poche d’actionnaires privés. L’opération fut d’ailleurs cyniquement rebaptisée « Opération Bingo », par la Banque Palatine. Il s’intéresse à une autre combine payante : le dépôt de recours contre les promoteurs immobiliers, et le chantage qui incite ces derniers à payer pour pouvoir mener à bien leur projet. Un coût qui se répercute directement sur le prix du mètre carré pour l’acheteur. Personne ne semble vouloir répondre des dérives du secteur. Confrontant constamment les interlocuteurs aux documents, Nicolas Bourgoin parvient à créer la gêne face caméra. Qui en dit long sur le niveau d’opacité de l’un des marchés les plus lucratifs du moment. Documentaire Un documentaire réalisé par Nicolas Bourgouin, Montage de Amandine Stelletta, Spécial Investigation, Canal +