Christophe, un Français de 36 ans, est en prison au Maroc depuis plusieurs mois. Le 28 décembre 2006, Christophe Curutchet a été condamné par le tribunal correctionnel de Tanger à dix ans de prison pour « détention, trafic, transport et complicité de tentative d’exportation de marchandises prohibées ». En appel, le 18 avril 2007, sa peine a été ramenée à huit ans de prison. Le 9 janvier 2008, la Cour suprême marocaine a rejeté son pourvoi en cassation. En septembre 2006, Christophe Curutchet est directeur de la filiale marocaine de la société de transport international société Méditerranée, basée à Casablanca. Ce jour-là, les douanes découvrent, dans l’un des camions affrétés par la société, deux palettes non déclarées. A l’intérieur, 1,4 tonne de haschich. Christophe Curutchet est mis en examen et est écroué. Pour la justice marocaine, en tant que directeur de la société, Christophe Curutchet était forcément au courant d’un tel chargement. La défense rejette ces accusations et affirme que la police a bâclé l’enquête : pas de perquisition au domicile de Christophe Curutchet, ni dans le magasin sous douane de la STE, pas de chien renifleur, non plus. Les relevés d’activité concernant la nuit ou la drogue a été découverte ont disparu et le client pour lequel le camion était affrété – un fabricant de lingerie marocain – n’a pas été inquiété. Christophe Curutchet se sent abandonné par la France. Il a tenté de se suicider, puis observé une grève de la faim de vingt et un jours. Il l’a suspendue le 12 janvier, en apprenant la rencontre entre ses proches et le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner. Les avocats ont demandé une grâce au roi Mohammed VI. Un documentaire de Guillaume Lhotellier – Michaëlle Gagnet.