Avec la fin de son mariage au roi des francs Louis VII, la belle Aliénor d’Aquitaine renonce de fait au titre de reine. Mais aussitôt remariée au fringant Henri Plantagenêt, voici qu’elle retrouve une couronne lorsque celui-ci reçoit en héritage l’Angleterre. La duchesse redevient reine, mais ce sont principalement sur les possessions continentales du couple qu’elle va, au côté de son mari, exercer le pouvoir comme rarement femme l’eut fait avant elle. Ce pouvoir et cette influence se déploient en Aquitaine, son pré-carré, mais également, lorsque Henri est occupé en Angleterre, en Anjou ou en Normandie. Devant cet empire des Plantagenêts, Louis VII doit bien se mordre les doigts d’avoir laissé partir cette épouse fantasque, et plus encore qu’elle ait ainsi apporté la riche Aquitaine sur un plateau à son plus dangereux adversaire et néanmoins vassal. Au cours de la décennie suivante, Aliénor donnera 8 enfants à Henri. Le premier né, Guillaume, décédera peu après sa naissance. Suivront Henri dit « le jeune », Mathilde, Richard, Geoffroy, Aliénor, Jeanne et enfin le petit dernier, Jean. Mais « avec le temps tout fout le camp », et le couple le plus glamour d’occident finit par battre sérieusement de l’aile lorsque Henri s’amourache de la jeune Rosemonde. Aliénor, par vengeance, entreprend alors de saper les relations entre le père et ses fils, jusqu’à la guerre, amorçant ainsi malgré elle le déclin de cet empire éphémère. Pour l’heure, après la mort de son frère aîné Henri le jeune puis celle de son père, c’est Richard, le fils préféré d’Aliénor qui recueille en héritage la totalité des possessions des Plantagenêt. Et pendant ce temps, en Terre Sainte, un homme réussi l’exploit de réunir sous son autorité l’ensemble des forces musulmanes et se lance dans une décisive reconquête.