La disparition de Staline marque une étape décisive, la fin d’une époque, sinon la fin d’un système. Elle révèle « le paradoxe d’un système prétendument inscrit dans les lois du développement social, et dans lequel tout dépend tellement d’un seul homme que, cet homme disparu, le système a perdu quelque chose qui lui était essentiel » (François Furet). En quelques années, l’Union soviétique passe d’un système qui peut être qualifié de totalitaire à un système autoritaire et policier. Les années Khrouchtchev sont à la fois celles de la sortie de la dictature stalinienne – dépénalisation des relations sociales, fin des répressions de masse, déstalinisation mesurée – et celles des derniers grands mythes et des dernières mobilisations (retour au léninisme, construction du communisme, campagne du maïs, conquête des terres vierges, etc.).