« Vivons-nous une nouvelle guerre froide ? » se demandait récemment le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. Plusieurs signes inquiétants rappellent une époque pas si lointaine où le monde était divisé en deux camps, chacun faisant sourdre la menace d’une escalade nucléaire. La Russie et l’Otan augmentent leurs budgets de défense respectifs. Pour la première fois depuis l’effondrement du bloc communiste, l’Allemagne les imite cette année. Des concepts que l’on croyait enterrés, tels que « réarmement » et « dissuasion », reprennent du service. Du reste, les opérations de propagande connaissent un regain d’activité grâce aux réseaux sociaux et sont relayées via les supports numériques. Pour prendre le pouls des pays qui semblent les plus concernés par ces nouvelles tensions, les documentaristes sont allés enquêter dans plusieurs zones à risque : Russie, Ukraine, Pologne ou pays baltes. Ces derniers réclament d’ailleurs le stationnement permanent de troupes de combat. En Estonie, les habitants qui vivent le long de la frontière avec la Russie sont au coeur même des crispations. À Moscou, justement, des citoyens font état de leurs craintes face à l’Otan et aux puissances occidentales. Peurs en miroir et méfiances réciproques, qui se focalisent en Ukraine, où une mission d’observateurs composée d’officiers russes et ukrainiens est chargée de veiller au respect d’un armistice qui paraît bien fragile. Outre ces exemples filmés sur le vif, décideurs politiques, militaires et experts de l’Est et de l’Ouest tentent d’évaluer le danger que représente cette dégradation des relations entre deux blocs antagonistes… en train de se recomposer.