La Catalogne, c’est l’Espagne, mais c’est un pays à part. De ce continent en miniature, Lavinia, au coeur de Barcelone, est une merveilleuse vitrine. Dans cette grande boutique aux allures de galerie d’art contemporain, on trouve la plupart des appelations de Catalonge, présentées comme des chefs d’oeuvre Cette invitation au voyage a été lancée par des Français, mais elle colle bien à l’esprit de la Catalogne. Notre voyage commence comme un pèlerinage. Le monastère de Poblet, dans l’arrière-pays catalan, est un des hauts lieux de la mémoire du pays. La vigne, ici, fait partie de l’histoire, celle du vin de la foi qu’ont développé des religieux qui ont ainsi, pas après pas, façonné ce paysage d’argile et de rocaille.
Telle est la Catalogne aujourd’hui: résolument moderne, mais dans la continuité de son histoire. Ainsi, les moines de Poblet ont renoncé à faire eux-mêmes leur vin, mais une société privée a pris le relai, qui élabore sur les terres mêmes de l’abbaye, un vin de grand renom parfaitement équilibré. Le Pinot Noir des moines ne résume pas, loin s’en faut, la dénomination Conca de Barbera, à laquelle le monastère se rattache. Dans cette dénomination, on produit surtout un rosé léger et peu alcoolisé, qui se marie aux plats du terroir, dont les fameux escargots catalans. Pour le profane, la Catalogne se résume souvent au Pénédès. Et plus précisément encore, à l’empire Torrès. Torrès, c’est en effet l’une des plus grandes entreprises agro-alimentaires d’Espagne, présente en France, en Amérique du sud et même aux Etats Unis. Dans le centre de production Torrès, non loin de Vilafranca, on vinifie à grande échelle une trentaine de cépages.