Chaque année 400 000 candidats à l’exil traversent le Mexique pour tenter de rejoindre le nord du pays et traverser illégalement la frontière américaine. Un périple de 2500 kilomètres. Le moyen le plus rapide d’atteindre la frontière, c’est de prendre clandestinement un train de marchandises qui relie le sud au nord du pays. Les migrants l’ont surnommé « La Bestia », la bête. Chaque année, elle emmène des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur son dos. Chaque année, elle en dévore des milliers. A la moindre inattention, c’est la chute et le risque d’être happé sur les rails. Les mutilés et les morts sont légion. Et sur « La Bestia », les migrants n’échappent pas non plus à la violence des cartels de drogue, qui cherchent à les enrôler de force ou à les enlever pour rançonner leur famille. Celui qui résiste, celui qui ne peut pas payer, est exécuté. Impossible de connaître le nombre exact de migrants assassinés par les narcotrafiquants, leur corps rejoint le plus souvent les centaines de fosses communes que cache le sous-sol mexicain. Pendant plusieurs semaines, nous avons suivi Chele, Zompopo, Conejo, Profeta, Monkey et Picho, un groupe de six Honduriens, dans leur odyssée depuis Palenque, dans le sud mexicain jusqu’au désert du Chihuahua, qui longe la frontière américaine. Le désert, la dernière étape à haut risque avant de fouler le sol américain. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour aller trouver un travail aux Etats-Unis et faire vivre leur famille restée au pays. Tous n’y arriveront pas. Documentaire disponible jusqu’au 09/11/2021.