Au bout de bientôt deux ans de guerre, l’Ukraine est une nation traumatisée. Une grande partie de la population souffre de blessures physiques ou psychiques, et souvent des deux à la fois. Comment le pays gère-t-il ce traumatisme de masse ?

À l’été 2023, l’édition ukrainienne de « Playboy » choisit pour sa couverture une top-modèle arborant un cache-œil en métal. Blessée par des tirs russes, Iryna Bilotserkovets transforme ainsi un objet honni en accessoire de mode, posant avec aplomb pour un magazine plutôt réputé pour ses corps féminins attractifs. Une autre revue a publié des photos de son amie Anastasia Shestopal, 20 ans, prenant la pose avec sa prothèse de jambe. Pour Anastasia, le courage et la ténacité sont les meilleurs atouts pour guérir de ces chocs. Les deux femmes mutilées se confient sur leur nouvelle approche de la vie et sur leur redéfinition de la beauté.

Nombreux sont les Ukrainiens qui, après avoir combattu, ne peuvent ou ne veulent plus reprendre le cours de leur ancienne vie. Parfois, cela prend des tournures pour le moins étonnantes : l’artiste Bohdan Bunchak a choisi de devenir aumônier militaire à la suite d’une grave blessure.
L’esprit guérit plus difficilement que le corps. En dépit d’une intense psychothérapie entamée dès son retour de captivité, Alexandra Sergeevna continue de ressentir de l’anxiété. Ils sont des dizaines de milliers d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes dans son cas. « Tracks East » suit les nouvelles méthodes thérapeutiques développées en Ukraine, dont l’usage de psychédéliques.

Disponible jusqu’au 01/02/2025