Elle est certes bien jolie et gracieuse, la jeune Louise qui arrive à Berlin à l’âge de 17 ans pour épouser le prince Frédéric-Guillaume de Prusse, futur héritier du trône. Mais elle est peu cultivée et a reçu une éducation libre qui ne l’a guère préparée aux contraintes de la cour. Ce sont justement cette spontanéité et cette simplicité qui, jointes à sa grâce et à sa beauté, vont la faire aimer de son époux et du peuple. Lorsque la déferlante Napoléon s’abat sur l’Europe et la Prusse, la jeune souveraine, malade, est contrainte de fuir Berlin avec ses enfants. Elle incarne alors l’humiliation du royaume et, convoquée par l’Empereur lui-même pour négocier avec lui le sort de la Prusse, elle acquiert vite la stature mythique d’une héroïne, que le poète August Wilhelm Schlegel élève au rang de « reine des cœurs ».