Les autorités avaient promis une enquête éclair, mais la version officielle ne satisfait personne : pour le gouvernement, la cargaison de nitrate d’ammonium serait entrée par erreur dans le port de Beyrouth suite à l’avarie d’un bateau au large des côtes libanaises et un simple accident de soudure dans un entrepôt aurait déclenché l’explosion. Le 4 août 2020, une déflagration soufflait le port de Beyrouth et tous les quartiers alentours. Un an après, les victimes veulent savoir ce qui s’est réellement passé.Les autorités avaient promis une enquête éclair, mais la version officielle ne satisfait personne : pour le gouvernement, la cargaison de nitrate d’ammonium serait entrée par erreur dans le port de Beyrouth suite à l’avarie d’un bateau au large des côtes libanaises et un simple accident de soudure dans un entrepôt aurait déclenché l’explosion. Mais beaucoup d’éléments mis en évidence par des enquêteurs indépendants, militants, avocats et journalistes, laissent entrevoir une toute autre histoire. La cargaison de nitrate d’ammonium, stockée sans aucune mesure de protection avec des produits hautement inflammables, serait en fait la propriété d’hommes d’affaires syriens, proches du régime de Bachar Al Assad. A l’époque, la guerre fait rage en Syrie et le nitrate d’ammonium, qui peut à la fois servir d’engrais ou d’explosif, entre dans la composition des bombes barils que l’armée syrienne jettent sur les zones rebelles depuis des hélicoptères. L’ombre de Damas planerait donc sur l’explosion du port de Beyrouth. Les familles de victimes que nos reporters ont suivies se battent pour faire la lumière sur les complicités libanaises de ce possible trafic international d’armes. Reportage disponible jusqu’au 17/08/2024