Né en 1881 à Malaga, installé à Paris dès l’âge de 20 ans, Picasso a forgé son engagement à travers les grands cataclysmes du XXe siècle. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il échappe à la mobilisation grâce à sa nationalité (l’Espagne ne fait pas partie des belligérants), mais son ami Apollinaire ne survivra pas aux quatre ans de combats. C’est à la fin des années 1920, avec l’arrivée au pouvoir des fascistes en Italie, puis la montée du péril nazi en Allemagne, que le peintre s’engage véritablement en politique. Il fête l’avènement du Front populaire espagnol, puis français, en 1936, avant de se mobiliser contre la rébellion franquiste. Une dimension qu’il traduit d’abord en peinture, notamment avec Le charnier, La guerre de Corée ou Guernica, l’un des tableaux les plus fameux au monde, commandé par le gouvernement républicain espagnol après le bombardement féroce de la cité basque par les alliés fascistes et nazis de Franco, en 1937.