À l’approche du 20e anniversaire de la monnaie unique, une plongée dans son histoire, entre succès et désillusions, racontée par des acteurs et des témoins de premier plan de ce tournant de la construction européenne. Deuxième monnaie la plus utilisée du monde (par quelque 341 millions de personnes chaque jour) derrière le dollar, l’euro constitue l’une des réalisations les plus tangibles de l’intégration européenne. Dès 1970, le plan Werner, du nom du ministre des Finances luxembourgeois Pierre Werner, prévoit une convertibilité réciproque totale et irréversible des monnaies des États membres de la Communauté économique européenne (CEE), préalable à la création d’une devise unique. La suspension, par le président américain Richard Nixon, de la convertibilité du dollar en or – qui signe la fin du système de Bretton Woods – conduit les pays membres de la CEE à adopter, en 1972, le “serpent monétaire européen”, un dispositif censé limiter les fluctuations des taux de change qui montre rapidement ses limites. Il faudra attendre le tournant des années 1990 pour que, sur la base du rapport Delors, les partenaires européens instaurent une Union économique et monétaire et se dotent, par étapes successives, de critères de convergence (établis en 1992, au terme d’âpres négociations, lors du traité de Maastricht) pour une Banque centrale européenne (BCE) et une monnaie commune. Depuis son entrée en vigueur, sous sa forme fiduciaire, le 1er janvier 2002, cette dernière a fait la preuve de sa stabilité, tout en essuyant la crise de la dette grecque, qui a failli avoir raison de la zone euro. Documentaire de Delphine Jaudeau disponible jusqu’au 16/12/2021.