La figure maternelle idéale, tout comme celle de la femme, a connu de nombreuses variations au cours des siècles, mais elle n’a jamais cessé d’exister. Comment s’est formé ce mythe qui poursuit encore les mamans d’aujourd’hui ?

Si les responsabilités parentales sont aujourd’hui mieux partagées entre l’homme et la femme, celle-ci est encore soumise à de nombreuses attentes, faisant ainsi subsister le mythe de la bonne mère. D’où vient cette image de la mère parfaite, mue par un féroce instinct maternel et dévouée à sa famille au point de se sacrifier elle-même ? Trois expertes, la psychanalyste allemande Helga Krüger-Kirn, la professeure de lettres allemande Barbara Vinken, et la philosophe française Élisabeth Badinter, retracent l’évolution de notre conception de la mère en Europe depuis le Moyen Âge. La notion de « maternalité » – terme psychanalytique décrivant le processus de maturation psychique qui se déclencherait chez la femme à l’issue de la grossesse et de l’accouchement –, à travers leur examen approfondi de peintures, de discours philosophiques et de références culturelles variées, pourrait être considérée comme une construction sociale et non une réalité naturelle. Ce documentaire entreprend la démystification de la Wonder Mum d’aujourd’hui, en revenant notamment sur l’invention, au XVIIIe siècle, de concepts comme l’instinct et l’amour maternels, pensés non pas à partir d’un matériel génétique défini mais de conventions sociales.

Documentaire de Marion Priglinger disponible jusqu’au 07/10/2022