Seule solution pour enrayer l’épidémie de Covid-19, la vaccination a bousculé les rapports de force internationaux. Entre repli sur soi américain, solidarité européenne fissurée et quêtes d’influence russe et chinoise, une enquête édifiante aux quatre coins du monde. Alors qu’au printemps 2020 la pandémie de Covid-19 frappait le monde de plein fouet, la vaccination est rapidement apparue comme l’unique moyen d’y faire face. Les laboratoires pharmaceutiques, lancés dans une « course au vaccin », ont peu à peu dévoilé leurs produits à l’automne 2020. Mais tandis que la crise appelait la coopération internationale, l’égoïsme vaccinal s’est implacablement imposé. En décembre, Donald Trump annonçait ainsi réserver à ses concitoyens les vaccins produits sur le sol américain – décision sur laquelle est revenu Joe Biden au printemps 2021, sous la pression de l’Europe. Se positionnant en actrice de la solidarité internationale, l’Union européenne a exporté des millions de doses vers des pays privilégiés (Japon, Royaume-Uni, Canada…), laissant les nations les plus fragiles entre les mains de Covax, l’outil de distribution qu’elle a contribué à créer et qui peine à faire ses preuves. De leur côté, la Russie et la Chine, dans une logique de « soft power », ont profité du manque de générosité de l’UE sur le continent européen pour y avancer leurs pions en distribuant leurs propres vaccins à la petite république italienne de Saint-Marin ou à la Serbie. Documentaire de Gilles Cayatte