Comment parvenez-vous à lire cet article ? Grâce à votre ordinateur, votre tablette ou votre smartphone, mais surtout grâce à Internet. Le web est entré dans notre quotidien et il intervient partout, du paiement des impôts à l’achat d’une pizza, en passant par les discussions professionnelles et les appels vidéo entre proches. Mais qu’est-ce qui se cache derrière Internet ? Comment fait ce gigantesque réseau pour être toujours accessible, jour et nuit ? Il faut de l’énergie, beaucoup d’énergie.

Partant d’une scène banale du quotidien d’une famille, Laurent Lichtenstein et Coline Tinson nous amènent à la découverte de l’impact insoupçonné de l’univers du numérique. Sorti en 2014, ce documentaire de 52 minutes sera d’actualité longtemps encore, tant qu’Internet existera sous la même forme que maintenant, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

Un documentaire pour mettre en avant le rôle de tous

Environ 247 milliards de mails sont échangés chaque jour via Internet. Du côté utilisateur, on ne voit que du propre ; plus besoin de papier pour envoyer du courrier, on protège l’environnement. Pourtant, en arrière-plan, se trouve une impressionnante consommation d’énergie. Si par allégorie on devait assimiler Internet à un pays, ce dernier serait le cinquième consommateur d’énergie électrique.

Internet, la pollution cachée part de l’histoire de Rebecca qui vient d’accoucher, un événement bien commun. Dès la naissance du bébé, son mari et elle partagent les premières images sur les réseaux sociaux. Le nouveau-né, âgé d’à peine quelques minutes, a déjà une existence numérique. Qu’en est-il donc, à plus forte raison, pour vous qui lisez cet article, pour nous qui vous le proposons, pour les milliards de professionnels qui chaque jour ont besoin d’Internet dans l’exercice de leur métier ? Nous avons tous une vie numérique, et cette vie numérique a un coût, bien plus que ce que l’on pourrait imaginer.

Quelques informations clés ressorties par le documentaire

Dans Internet, la pollution cachée, la voix off affirme à juste titre que les chemins de l’information via Internet ont des senteurs d’humidité et de poussière. De fait, comme le souligne Jean-Luc Vuillemin, directeur réseau chez Orange, Internet, c’est des millions de kilomètres de câbles et de fibre optique qui passent à travers des égouts, des canalisations et sous la mer, pour atterrir dans des datacenters. Ces centres de données fonctionnent à plein temps, pour recevoir, traiter, stocker et/ou réorienter les données que nous envoyons tous les jours via Internet. Et tout ce système nécessite une énorme quantité d’énergie. Voici quelques chiffres, en guise d’exemples.

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), un mail avec pièce jointe envoyé consomme environ 25 watts. En une heure, nous envoyons plus de dix milliards de mails, pour un impact équivalant à celui de 4 000 tonnes de pétrole, rien que ça. Google utilise autant d’électricité que toute la ville de Bordeaux pour continuer de faire fonctionner ses usines du web. Aux Etats-Unis, en Caroline du Nord, les datacenters de Facebook, Apple et Google utilisent 5% de l’électricité de la région. Parce que ces chiffres sont alarmants, nous devons penser soit à moins consommer, soit à développer de nouvelles formes d’énergie. Google et Apple ont commencé, en installant des centres fonctionnant à l’énergie renouvelable ; mais le chemin à parcourir est encore long.