Temps Présent a enquêté sur la réalité de ces joueurs africains qui font les beaux jours du foot européen. Des centaines de jeunes Africains, mis sous pression par leurs familles, remettent leur avenir entre les mains d’agents de joueurs, qui leur promettent l’eldorado européen. Nombreux sont ceux, toujours plus jeunes, qui finissent sur les trottoirs des grandes capitales: blessés, ruinés, abandonnés.

A 22 ans, Emmanuel « Sheyi » Adebayor est devenu la perle togolaise du club londonien d’Arsenal. Ce jeune et talentueux joueur, débarqué en Europe dans le club de Metz à l’âge de 16 ans, symbolise la réussite ambitionnée par des millions de jeunes africains. Mais pour un Adebayor, combien de joueurs se retrouvent à la rue, abandonnés par leur agent et dans l’impossibilité financière et morale de rentrer chez eux ? C’est le cas de Tata, un jeune footballeur arrivé en Europe avec Adebayor. Blessé lors de son test, celui que « Sheyi » considère comme un joueur de talent est aujourd’hui sans domicile fixe en France. Une réalité pour des centaines d’africains venus chercher fortune sur le vieux contient.

En Suisse également, les joueurs togolais ont connu diverses fortunes, à l’image des frères Wadja. L’aîné, Lantamé, a connu la gloire avec le Servette FC, remportant notamment un titre national. Aujourd’hui jeune retraité, ses revenus ont permis de faire vivre sa famille et d’acheter plusieurs maisons au Togo. Un parcours qui inspire son petit frère Faré. Hélas, ce dernier vivote actuellement avec le FC Meyrin et son avenir sportif ne semble guère optimiste. Mais en raison des pressions de sa famille, il ne peut rentrer chez lui. Une situation psychologiquement très éprouvante que vivent des milliers d’exilés africains.

Temps Présent a remonté la filière togolaise, des terrains poussiéreux de Lomé aux pelouses d’Europe et de Suisse, jusqu’à Robert Zeiser. Presque tous les footballeurs togolais venus en Suisse on passé par cet commerçant en meubles bâlois devenu agent de joueurs. C’est lui qui a fait venir Sadik Coubageat à Young Boys. Aujourd’hui que son protégé est sans club et menacé d’expulsion, Robert Zeiser ne semble guère plus se soucier du son joueur.

Dans son reportage, Temps Présent dénonce un business dans lequel de jeunes joueurs sont engagés, vendus et abandonnés du jours au lendemain par des agents peu scrupuleux. Une situation injuste et préoccupante qui amené l’UEFA a intervenir auprès de la FIFA pour que le dossier soit pris à bras le corps. Sera-ce suffisant ?

Un reportage de Jean-Bernard Menoud et Jean-Philippe Ceppi.