Les macareux moines ont un bec coloré, ne savent pas bien voler et leur viande est considérée comme un mets délicat. Chaque année, le nombre de ces oiseaux dodus qui rejoignent l’Islande pour s’y reproduire ne cesse de diminuer. Désormais, la saison de chasse de cette espèce menacée est considérablement raccourcie et de nombreux autochtones s’organisent pour secourir les poussins égarés sur les routes.

De fin août à début septembre, les nuits semblent longues pour Sandra Sif Sigvardsdóttir et sa sœur, Berglind. Les deux femmes sillonnent les routes de l’île islandaise d’Heimaey à la recherche de poussins macareux moines. En effet, ces oiseaux marins quittent généralement leur nid la nuit pour s’envoler vers la haute mer. Toutefois, depuis l’électrification de l’île, attirés par toutes ces lumières, il leur arrive de se poser en plein milieu de la ville. Avec leurs ailes courtes, les poussins macareux ne peuvent pas s’envoler seuls – et sans aide, ils ont peu de chance de survivre.
Gudjón Sigtryggsson a lui aussi déjà secouru des poussins la nuit. Pourtant, il a été élevé dans la tradition de la chasse au macareux. Désormais, en Islande, le « sky-fishing », qui consiste à chasser les oiseaux à l’aide d’un grand casier, puis de faire griller ou de fumer leur viande, n’est autorisé que quelques jours par an.

Cependant, la chasse n’est pas la cause principale du déclin des populations de macareux moines. Conséquence du changement climatique, l’oiseau peine à trouver de quoi se nourrir. Le biologiste marin Rodrigo Catalán, du South Iceland Research Institute, surveille régulièrement les colonies de macareux, notamment grâce à des caméras infrarouges qui permettent aux chercheurs d’observer les nids enfouis sur les falaises de l’île. Les scientifiques équipent certains oiseaux de bagues ou d’émetteurs pour déterminer où ils passent l’hiver et comprendre quels individus reviennent en Islande pour s’accoupler.

Disponible jusqu’au 23/03/2028