Du Rhône au Léman, du poison dans notre eau potable. Vous pensez que le refus du week-end du 12/06/2021 par le peuple suisse de l’initiative pour une eau potable a réglé une fois pour toutes le problème ? Détrompez-vous ! Les Suisses n’ont pas voulu d’un texte qui s’attaquait à la présence des pesticides dans l’eau. Mais il y a un autre problème, peu évoqué dans la campagne : celui des décharges toxiques et des sites pollués, qui eux aussi menacent la qualité de l’eau que nous buvons. En Suisse, on compte 38’000 sites pollués, dont 4000 représentent une vraie menace pour les eaux souterraines. Le Valais est particulièrement touché, un canton qui doit à son industrie la création de nombreux emplois, mais également, un sale héritage. Un parc public fréquenté par les écoliers et les familles vient d’être fermé en urgence à Monthey. Situé sur une ancienne décharge, il est bourré de mercure et de chrome, et donc dangereux. Dans le Haut Valais, la taille de la décharge toxique de Gamsenried donne le tournis : près de 40 terrains de foot de déchets, soit l’équivalent de 1000 piscines olympiques ! Inutile de préciser que l’assainissement de ces bombes à retardement est une tâche d’une ampleur et d’un coût colossal. Il le faut pourtant, car toutes ces décharges sont situées le long du Rhône et les nappes phréatiques contiennent déjà de la benzidine, cancérogène. On trouve même de la dioxine dans l’organisme des agriculteurs de la région. Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust et Xavier Nicol.