Ceci est mon corps, livré à la science. Avec cette enquête on va s’intéresser au commerce du corps, celui des cadavres. Si l’idée que notre corps puisse faire l’objet d’un marché après notre décès peut vous effrayer, il faut savoir que c’est grâce à la générosité de donneurs que la médecine et la recherche peuvent avancer. Attention à ne pas confondre le don d’organes avec le don du corps à la science, après son décès. En Suisse, environ 300 corps sont donnés à la science, pour permettre entre autres aux étudiants en médecine de se faire la main. Ou encore, de développer la technologie des prothèses. Si notre journaliste Raphaëlle Aellig s’est intéressée à ce sujet, c’est qu’un fait divers glaçant nous a ébranlé il y a peu : la découverte dans le plus grand institut légal d’Europe, à Paris, des conditions effroyables de traitement des corps, et d’un trafic de parties de corps, à des fins lucratives. On a voulu savoir comment cela se passe chez nous, lorsqu’on décide de donner son corps à la science après son décès. Disons-le d’emblée : la Suisse est plutôt exemplaire. Mais la pénurie guette, le corps humain fait déjà l’objet d’un marché lucratif. Voici comment cela se passe. Un reportage de Raphaëlle Aellig.