Demon Slayer : retour sur un phénomène

Le manga Demon Slayer, les raisons du succès (mérité).

En tête des ventes en librairie avec le dernier tome très attendu cet été et confirmé par le très bon score du récent film d’animation, le succès de cette franchise phare du manga pour ado se dément pas. Analyse.

Il y a bientôt un an que le film Demon Slayer, issu du manga éponyme, est sorti en France. Retour sur l’une des franchises les plus populaires du manga de ces dernières années.

L’histoire

Tanjiro est un jeune marchand de charbon à la vie tranquille dans les montagnes japonaises du début du vingtième siècle. Revenu chez lui après une courte absence il découvre sa famille décimée, la seule survivante étant sa jeune sœur Nezuko. Tentant de l’amener au village pour la sauver il se fait attaquer par un Démon qu’il parvient à vaincre, mais découvre que sa sœur est à son tour maudite.

Le jeune homme décide de tout faire pour qu’elle redevienne humaine et commence sa traque de Muzan, le Démon originel, dont la mort libérera sa sœur de sa malédiction.

La fin du manga

Alors que le film « Le train de l’infini » (ou Mugen Ressha-Hen en version originale) reprend une sous intrigue du tome 7 du manga, la saga toujours en cours de parution se terminera en France à l’été 2022 avec la sortie du tome 25. Assez courte mais intense, cette collection manga a été imaginée dès le début par l’auteure Koyoharu Gotouge comme finissant avec la mort du démon Muzan.

Publié depuis 2019 en France, les aventures de Tanjiro et Nezuko sont bien sûr toujours disponibles et une librairie indépendante, Abo-manga.fr, les proposent même en abonnement. Pas question de fichier PDF ici mais bien d’une plateforme manga en ligne permettant de recevoir les livres directement chez soi… et cette idée est géniale !

L’abonnement manga à domicile

Leurs abonnements manga sont entièrement personnalisables, c’est à dire que vous pouvez vous abonner à n’importe quel œuvre (manga, BD ou roman jeunesse) et à partir de n’importe quel tome. Cerise sur le gâteau, vous pouvez recevoir plusieurs tomes à chaque fois et leur offre est sans engagement !

Un exemple ? Si vous avez déjà les premiers tomes d’une bande dessinée vous pouvez vous abonner à partir du tome 6 et décider de recevoir 3 numéros par mois.

Mais revenons à notre sujet. Classé comme shonen, c’est à dire manga d’action à destination des adolescents, l’œuvre de Koyoharu Gotouge parvient sinon à s’affranchir de quelques codes, du moins à les adapter pour en tirer le meilleur. Très classiquement dans ce type de récit le héros commence faible, et enchaîne entraînements et combats jusqu’à devenir le plus fort. L’iconique collection Dragon Ball en est la meilleure illustration et ce fonctionnement permet d’étirer la série sur des dizaines de tomes (ou plus d’une centaine pour One Piece). Le risque est une perte d’intérêt et de rythme : à trop tourner un rond, on peut finir par s’essouffler.

Un « bon » manga ?

A contrario, la force du manga Demon Slayer et d’avoir été conçu pour être court (25 tomes, comme nous l’avons dit). Bien sûr les combats prennent une place importante mais la mangaka parvient néanmoins à développer ses personnages, même secondaires, qui se croisent se séparent et reviennent après plusieurs tomes pour former un tout cohérent et riche.

Un autre point intéressant à souligner est l’évolution du trait ; s’il est courant de voir des changements au fur et à mesure des chapitres édités, le gain de qualité est ici particulièrement notable que ce soit dans les personnages, les décors ou scènes d’action. Non pas que les premiers tomes soient « mauvais » bien au contraire : cette progression suit à merveille celle de la narration qui gagne en intensité.

Une très belle réussite et un succès largement mérité !