Claudia Cardinale, un destin : comment une jeune Tunisoise sauvage et garçon manqué devint sans le vouloir une grande actrice. Elle a illuminé de son sourire radieux plus d’une centaine de films, dont quelques monuments de l’histoire du cinéma (entre autres Le guépard et Huit et demi, ses chefs-d’œuvre préférés, tournés en même temps en 1962, puis Il était une fois dans l’Ouest). Lorsqu’elle a fait une entrée fracassante, à 23 ans, dans le septième art, en venant présenter à Cannes deux films (La fille à la valise de Zurlini, et Le mauvais chemin de Bolognini), on l’a prise pour une Bardot brune, ou une nouvelle Sophia Loren. Rieuse, modeste, faussement naïve, cette pseudo-Italienne, francophone et grandie à Tunis, venue au cinéma faute d’autre solution après avoir refusé avec constance les propositions de Cinecittà, va laisser dire durant dix ans. Alors qu’elle travaille sans relâche sous l’égide d’un producteur pygmalion, Franco Cristaldi, passant avec souplesse d’un rôle et d’un genre à l’autre, nul ne devine que cette star paradoxale, aussi secrète qu’exposée, porte dans la vie un masque plus trompeur qu’à l’écran.