« Internet est une grande ville. Avec de beaux quartiers, mais aussi des ruelles obscures. Et celui qui s’y égare doit s’attendre au pire… », souligne l’un des témoins de cet intéressant documentaire. Racket, arnaque, piratages, mafia et autres blanchiments ou chantages sont devenus en quelques années légion sur la Toile. Des groupes jusqu’alors isolés s’unissent afin de planifier leurs attaques et leurs intrusions. C’est à Leipzig, en Allemagne, l’un des pays les plus touchés par ce fléau, que nous entraîne cette enquête au coeur « du côté obscur » du réseau des réseaux. Ursula, jeune retraitée, voulait arrondir ses fins de mois. Elle s’est laissée happer par un système bien rodé promettant quelques centaines d’euros d’appoint chaque mois pour quelques menus services anodins… qui la feront condamner quelques mois plus tard. Chaque année, près de 187 millions de numéros de carte de crédit sont volés sur la Toile. Ils permettent d’acheter de grosses quantités de matériel high-tech, qui seront par la suite envoyées chez Ursula ou des agents coursiers, véritables « cybermules » du réseau. Ces « drop » comme les appellent les cyberescrocs reçoivent paquets et colis qu’ils se chargent de renvoyer (le plus souvent en Estonie), ou ailleurs, où la police n’est pas très regardante sur la provenance. Ainsi, en 2011, 403 millions de logiciels malveillants ont été découverts, (+ 81 % par rapport à 2010) ; 85 millions d’identités volées ont provoqué des dommages dans le monde s’élevant à 284 milliards d’euros, dépassant les recettes de la marijuana, de la cocaïne et de l’héroïne réunies.