Il a fallu dix ans de polémiques et d’expropriations controversées pour que l’aéroport de Roissy voie le jour. Quand on l’inaugure en 1974, il est devenu indispensable dans un contexte de rêves supersoniques et de trafic aérien en pleine explosion. A l’origine, sa conception en forme de pieuvre, à l’architecture ambitieuse et novatrice, fait la fierté de l’Etat Français qui le classe au  » Patrimoine du XXe siècle « . Quarante ans plus tard, ses 4 pistes et ses 9 terminaux en ont fait le premier aéroport européen pour les mouvements d’avions, deuxième en nombre de passagers derrière Heathrow à Londres. Condamné à s’agrandir en permanence, l’aéroport était dans les années 2000 désigné comme l’un des plus haïs au monde pour son manque de praticité. Il n’y a pas que le visage de l’aéroport qui a changé : les alentours de la plate-forme aussi ont connu une transformation saisissante. Ce coin de la plaine de la Brie est devenu un pôle économique de premier plan et 130 000 emplois devraient encore être créés d’ici 2030 sur ce petit bout de territoire situé à la frontière de trois départements franciliens. Une manne financière qui ne profite pas à tous : si certains villages ont connu un destin inespéré, d’autres sont en voie de paupérisation. Touristes, élus locaux, travailleurs, voisins et dirigeants, ils ont tous répondu aux questions de l’équipe d’  » Attention Grands Travaux ! « . Un documentaire de Eve Minault