Un pervers narcissique est une personne toxique. En côtoyer une dans sa vie sentimentale, amicale ou professionnelle est une expérience destructrice.

Malheureusement, de nombreuses femmes croisent au cours de leur vie un pervers narcissique. Certaines ont accepté de témoigner pour le site sospn.fr.

Mathilde, mariée pendant 15 ans à un pervers narcissique

« On dit que les pervers narcissiques usent de beaucoup de patience pour attirer leurs proies. J’ai rencontré Frédéric l’été de mes 17 ans. Il en avait 21. Au départ, il ne me plaisait pas particulièrement. Mais il m’a tout de suite inspiré une grande confiance. Il sortait du lot, semblait me comprendre. Il me fascinait aussi : il parlait très bien français et donnait l’impression d’être très intelligent.

J’étais sous pression permanente. La moindre imperfection, le moindre problème, me valait une avalanche de critiques et d’insultes de sa part, et ce, même devant les enfants. Il me répétait sans cesse que j’avais de la chance de vivre auprès de lui. Que sans lui, je n’existerais pas. Et je le croyais.

Frédéric n’a jamais pensé que j’étais capable de partir puisque j’étais sous son emprise. Je n’étais qu’une chose, un meuble parmi d’autres.

Après quinze années passées dans cet enfer, je suis allée me réfugier chez ma mère, avec les enfants. Il m’a fallu des mois pour me reconstruire et retrouver ma personnalité. »

Carole, divorcée d’un manipulateur

« J’ai rencontré Jérémie l’été de mes vingt ans alors que j’étais partie travailler dans un village avec une bande de copains. J’ai eu le coup de foudre. Il avait un profil atypique, différent de ce que j’avais connu auparavant. Il avait un passé triste, une enfance malheureuse. Il s’était fâché avec son frère, avait un contentieux avec sa mère. Je voulais l’aider, j’étais là pour l’écouter. J’avais le syndrome du sauveur.

Quelques semaines après notre rencontre, je suis montée à Paris le rejoindre. Nous avons alors cherché une formation dans l’hôtellerie. Mais rapidement, j’ai eu envie de voyager, de partir, lui non. Cela ne lui plaisait pas. J’ai donc repris mes études.

Dès que j’ai eu mon diplôme, cela a vite déraillé. Je voulais qu’il réussisse, qu’il trouve un travail qui lui plaise mais il ne voulait pas. Je n’ai jamais baissé les bras. Je suis le genre de fille qui, lorsqu’elle se lance un défi, va jusqu’au bout. En fait, il savait que je réussirai, il a toujours su que je réussirai. Nous nous sommes mariés rapidement mais sans qu’aucune photo de mariage ne soit prise, il n’en voulait pas.

Mes amis ? Jérémie les critiquait sans cesse même si, face à eux, il prêchait la bonne parole. Il ne m’a pas laissé les voir comme je le souhaitais. Sans que je m’en rende compte, je n’étais plus libre de mes faits et gestes.

Un jour, il m’a fait un cadeau. Il acheté un tableau qui ne correspondait pas mes goûts. En fait, Jérémie n’écoutait pas mes désirs. Et puis tout était érigé contre moi. J’étais une mauvaise mère. Il ne m’a jamais aimé. Moi, je l’aimais, mais sans retour. A bout, j’ai décidé de lancer une procédure de divorce. Je devais être soulagée d’avoir pris cette décision mais Jérémie continuait à me culpabiliser. »

Marianne a survécu à un manipulateur narcissique

« Je me sentais exister pour quelqu’un pour la première fois, se souvient-elle. Pourtant, il avait su repérer ma fragilité et l’a utilisée pour me manipuler. Il pouvait me hurler dessus, tout casser dans l’appartement et partir en claquant la porte puis revenir tout sourire avec un bouquet de fleurs en me couvrant de baisers.

On élabore des stratégies de survie et chaque journée passée sans heurt est une journée de gagnée. Cette phase est épuisante et vous vide de notre énergie combattive. Toute notre force est concentrée sur la méthode à adopter pour que tout se passe bien.

Ce qui m’a aidée c’est que je ne me suis jamais perçue comme victime, je revendique ma part de responsabilité. Je n’ai pas eu le courage de reconnaître que je m’étais trompée. Pour s’en sortir il faut vouloir être acteur de sa vie. »

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