Les mêmes gestes sont répétés de génération en génération par les femmes du Cap-Vert. Chaque jour, elles ratissent les plages. Munies de sceaux et de pelles, elles raclent, récupèrent et tamisent le sable, l’or noir de cet archipel volcanique. Isolé, à 700 kilomètres au large des côtes sénégalaises, l’île du Cap-Vert ne dispose d’aucune ressource naturelle. Une personne sur quatre vit avec moins de deux euros par jour. Les voleuses de sable sont souvent issues de familles monoparentales. Exploiter le sable reste le seul moyen de nourrir leurs enfants ou de leur permettre d’étudier. Elles vendent leur butin pour un salaire de misère à des constructeurs peu scrupuleux qui s’en servent pour fabriquer des parpaings. Aujourd’hui, certaines plages sont complètement détruites. Le sable noir a disparu. Seuls restent les galets. Les conséquences environnementales sont désastreuses : érosion accélérée de la côte, appauvrissement de la ressource halieutique et pollution par le sel des nappes phréatiques et des champs avoisinants. Cette exploitation sauvage est officiellement illégale depuis 2010. Mais, malgré la surveillance militaire et policière, les femmes continuent de courber l’échine sur les plages cap verdiennes. Documentaire disponible jusqu’au 05/04/2022.