Un passionnant aperçu d’une transition démocratique qui ne tient pas ses promesses. Née avec la révolution tunisienne, l’Instance Vérité et Dignité est chargée de recueillir la parole des victimes de la dictature et d’amener les bourreaux à reconnaître leurs actes. En 2014, trois ans après la chute du régime de Ben Ali, la nouvelle Constitution tunisienne instaure le principe d’une « justice transitionnelle » : créée dans la foulée, l’Instance Vérité et Dignité (IVD) est chargée de recueillir les témoignages des victimes de la dictature, d’évaluer la nature des réparations pour les exactions commises entre 1955 et 2013, et d’amener les bourreaux à reconnaître leurs actes. Un chantier titanesque, dont ce film, nourri de nombreux témoignages, documente le quotidien. Jour après jour, hommes et femmes viennent raconter, souvent avec beaucoup d’émotion et de dignité, comment l’État tunisien a brisé leur vie et celle de leurs proches, banalisé la torture et fait de chacun un suspect potentiel. Le film documentaire suit aussi une équipe mobile dans le Sud, à Ouled Chraït, le village de Lazhar Chraïti, l’un des putschistes exécutés en 1963 par Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante. Un documentaire Un documentaire réalisé par  Karim Miské, Marc Ball.